Economie. Les couches lavables de laëtitia ont besOin de Cigales
Ce samedi 9 novembre se tient l’opération « Cigales cherchent fourmis » dans la salle du Pampre d’or, dans le cadre du mois de l’économie sociale et solidaire. Les clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire du Vignoble nantais y seront présents. Ils lancent un appel à ceux qui ont des besoins, autres que bancaires, pour financer leurs projets professionnels. Se lançant dans un service de location et d’entretien de couches lavables, Laëtitia Geneste en fait partie. Elle a déjà frappé à la porte de la Moulinette qui étudie son dossier. Rencontre.
En quête de sens et d’épanouissement. Jeune maman, Laëtitia Geneste en avait besoin. Pour celle qui a suivi un cursus d’aide à la personne et a travaillé au sein de divers services commerciaux classiques, l’univers de l’économie sociale et solidaire, découvert lors d’un stage, l’a orientée vers une nouvelle aventure professionnelle.
Une collecte possible pour le lavage
Se définissant comme « un peu écolo », elle a monté sa microsociété de location et d’entretien de couches lavables : L’Atelier des Langes. Entre « les 5 000 couches jetables utilisées par un bébé » et « les produits toxiques utilisées pour leur fabrication (pétrole, bois traités en produits chimiques…) », l’action environnementale était justifiée.
Lancée il y a un peu plus d’un an, son activité a ses premiers usagers : « une quinzaine de familles » sur l’agglomération nantaise où elle avait tissé son réseau, grâce aux Ecossolies (groupement d’acteurs de l’économie sociale et solidaire), avant de déménager dans le bourg de Monnières.
« Si beaucoup de parents sont intéressés par la démarche, ce qui les rebute, c’est le nettoyage », concède la femme de 32 ans. C’est pourquoi elle propose dans sa prestation, en plus du prêt, la collecte en porte-à-porte. « Pour les familles qui le souhaitent, je viens le lundi et le jeudi faire les échanges propres-sales ». Pour le lavage, elle a tissé un partenariat avec Au fil du linge, blanchisserie dépendant de la structure d’insertion par l’activité économique, Oser Forêt vivante. « On a même travaillé ensemble sur un concept à l’ozone qui permet que les lessives durent moins longtemps, soient moins gourmandes en produits, et soient plus économes en eau et électricité : le lavage se fait à 30 au lieu de 60 °C tout en étant aussi bactéricide ». Elle veille aussi aux produits utilisés pour qu’ils soient « hypoallergéniques et hypolabellisés ».
Des couches conçues en Sarthe
Laëtitia Geneste n’a également pas choisi au hasard les couches : « elles sont de marque française, fabriquées au Mans par la société Hamac qui est une référence ». Une qualité qui permet une moyenne de 500 lavages.
Pour les personnes intéressées, l’abonnement est mensuel, fixé selon le nombre de couches louées, et reconductible autant de fois que souhaité. Le cercle des clients devrait s’agrandir en début d’année : la microcrèche Microscop n’a pas caché son intention d’en être. De quoi peut-être inciter, pour conserver une cohérence, les parents utilisateurs du service de garde. « J’espère aussi toucher les organismes de santé comme les maternités », explique Laëtitia Geneste.
Un cap quasi obligatoire car aujourd’hui la jeune femme ne vit pas de son activité : il faudrait atteindre le prêt de 1 000 couches, alors qu’aujourd’hui son stock est de 350. « J’en achète en fonction des demandes. J’y vais crescendo « , avoue-t-elle.
Avec une telle éthique, difficile de passer par le système bancaire classique : elle a opté pour la Cigale (clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire). En attendant son prêt, elle le recommande.